La bourse Agrivrac est de retour en septembre
Les 19 et 20 septembre prochains, le port de Bayonne et la CCI Bayonne Pays Basque organisent pour la troisième année consécutive Agri’Vrac. Une bourse des vracs agro-alimentaires où près de 250 professionnels sont attendus.
On ne change pas une équipe qui gagne. Le port de Bayonne, convaincu par le succès des deux premières éditions de sa bourse Agri’vrac, a décidé de remettre le couvert cette année. Il organise un troisième rendez-vous les 19 et 20 septembre prochains à l’es- pace Océan à Anglet. Quoi de plus dynamique et inspirant que le spectacle de l’Atlantique pour évoquer fret maritime, vracs agroalimentaires, marchés mondiaux des céréales, des engrais et de la nutrition animale. Trois filières dont le trafic du port de Bayonne tire sa force.
“Agri’vrac a trouvé son public, confirment Pascal Marty, directeur du port de Bayonne et Joxan Madinabeitia, responsable commercial Espagne. Nous attendons cette année au moins 250 per- sonnes, nous en avions accueilli 200 lors de sa première édition.” En septembre dernier, la deuxième bourse Agri’vrac avait réuni 250 professionnels de ces filières, de France, d’Espagne, de Belgique... Une mobilisation qui confirme, aux yeux des organisateurs, l’importance du secteur sur le port de Bayonne.
Durant ces deux jours de l’an 2018, coopératives et négociants, industriels de l’agroalimentaire, exportateurs, courtiers, stockeurs, semenciers, transporteurs et autres services, chainons d’une filière pour qui le port de Bayonne est un centre névralgique de stockage et de transit, avaient investi l’évènement afin de parler business et créer de nouvelles opportunités dans une ambiance conviviale. A la clef, une visite guidée des installations portuaires où 56 entre- prises sont implantées et les 3 500 emplois directs et indirects générés par leurs activités.
“Pour cette troisième édition, nous avons introduit des petites nouveautés, poursuit Pascal Marty. La conférence se déroulera le jeudi soir, où interviendra Vincent Chatellier, sur les céréales, et en particulier le maïs.” Le vendredi matin, la bourse proposera un petit-dé- jeuner débat sur le thème Port de Bayonne “engrais, céréale, nourriture animale”. Avec la participation du port et ses usagers. Voilà une organisation préparée aux pe- tits oignons qui laissera aux visiteurs tout le temps d’explorer la bourse et ses stands le même jour.
“Agri’vrac rassemble toutesles parties prenantes d’une filière. L’évènement crée du lien entre les acteurs de la filière et nous permet de prendre le pouls du contexte agricole,”se réjouit Xavier Guihard, directeur de Maisica, spécialisé dans le stockage et l’exportation de maïs pour le compte de ses adhérents, les plus grosses coopéravives du Sud Ouest. Un contexte agricole qui lors de la campagne précédente a perdu des grains, les surfaces semées en baisse. L’explication est naturelle : les conditions météorologiques furent défavorables dans la région l’an dernier.
“Pour autant dans ce contexte nous avons réussi à maintenir un niveau d’activités stable, poursuit le responsable du GIE. Nous travaillons sur des filières pérennes.” L’activité de Maisica qui compte trois silos sur le port oscille autour des 500000 tonnes annuelles. Et s’il est encore trop tôt pour dire de quoi les récoltes seront faites, Xa- vier Guihard veut rester optimiste pourla prochaine campagne.
Si le maïs est La céréale du port, il en est une autre du Sud Ouest plus discrète qui commence à gagner du terrain : le sorgho qui depuis septembre 2017 bénéficie de son interprofession, SorghumID, créée à l’initiative des cinq semenciers. Ces derniers ont lancé des programmes de sélection afin d’améliorer les semences et veulent les promouvoir au niveau européen.
“Le sorgho est la cinquième céréale produite dans le monde, relève Charles Antoine Courtois, directeur de Sorghum ID. Sur 60 mil- lions de tonnes mondiales, l’Eu- rope, avec l’Ukraine et la Russie en ont récolté un million de tonnes en 2018. En France, 325000 tonnes en 2018, le sorgho était surtout connu dans le Sud Ouest, mais les nou- velles semences, plus précoces, per- mettent désormais à la Loire et au bassin parisien de les cultiver. ”Rien de mieux qu’un salon profession- nel pourtoucher ses cibles. Pourla troisième édition d’Agri’vrac, Soghum ID a décidé d’en être sponsor et d’y tenir un stand pour y présenter les mérites de cette céréale, qui plus est “moins gour- mande en eau que d’autres”.
Le port entend porter ses infra- structures à la hauteur de ses ambitions. “Nous voulons répondre aux besoins du marché et développer le trafic. Nous sentons qu’il y a un dynamisme des vracs agroalimentaires.” Voilà pour- quoi Agri’vrac est née hier, et pourquoi demain, le port, son concessionnaire la CCI Bayonne Pays Basque, et son propriétaire la région Nouvelle-Aquitaine, prévoient des travaux pour agrandir les quais où aménager un nouveau magasin général pour les engrais à Blancpignon.
Et Pascal Marty de rappeler l’acquisition de la drague Hondarra. Le navire a double mission. Economique : il maintient le tirant d’eau adéquat à l’accueil des gros navires et crée de l’emploi local. Environnemental : il clape 100% du sable à hauteur des plages d’Anglet. Soit 380 000 m3 récupérés à l’embouchure de l’Adour pour une commune dont le trait de côte s’érode, à l’instar de toute la côte basque.
Les investissements impliquent cet été la livraison de deux nouvelles grues électriques. Le port a déboursé neuf millions d’euros hors taxes. “Elles devraient être opérationnelles en septembre, relève le directeur du port. L’une pour le site de Tarnos, l’autre pour Blancpignon. Leur capacité sera de 50 tonnes à 40 mètres. Elles nous permettront d’accueillir de plus gros bateaux et faciliter ainsi les opérations de déchargement et de chargement des marchandises.” Pour limiter les poussières du vrac agroalimentaire dispersées lors des opérations de chargement / déchargement, le port s’est équipé d’une trémie aspirante... La dynamique insufflée par les promoteurs du port de Bayonne et les performances des installations portuaires séduisent. Un manutentionnaire consignataire, et non des moindres, a décidé d’y lancer ses amarres cette an- née et y installer une filiale créée pour l’occasion : Erhardt France. La maison mère, créée voilà plus d’un siècle à Bilbo par Eugenio Erhardt Kausler, a commencé par le transport maritime entre le port bizkaitar et Rotterdam.
Au fil de son histoire elle a développé ses activités et emploie aujourd’hui 800 personnes et compte plus de 10 000 clients. “C’est notre première installation en France, explique Raymond Ruigrok, directeur de la filiale. Nous avons un contrat avec Celsa sur le port de Bayonne pour le compte de qui nous déchargeons des ferrailles et chargeons des billettes d’acier.”
Sur le port de Bayonne, l’équipe du nouveau manutentionnaire qui répondra présent à Agri’vrac compte déjà 20 dockers et cinq administratifs. Et l’entreprise compte bien développer ses activités. Voilà qui étoffe l’offre portuaire qui comptait déjà trois opérateurs de ce type. “C’est bon pour les clients et la compétitivité du port, chacun améliorant ses services”, conclut André Garreta, président de la CCI de Bayonne Pays Basque.
Source: Naiz.eus